L’expatriation, une transition de vie majeure.

Tout le monde sans exception, tout au long de sa vie, expérimente un grand nombre de transitions. Pour les expatriés c’est d’autant plus vrai !

​S’expatrier ne signifie pas uniquement changer d’environnement et de repères ; s’expatrier implique aussi, et surtout, une transition de vie majeure qui nous pousse à devoir mettre un terme à ce qu’il y avait avant, à nous adapter et nous réinventer.

Je propose en vidéo 3 pistes pour vous aider à bien vivre vos transitions de vie (vidéo transcrite pour ceux qui préfèrent lire).

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POUR CEUX ET CELLES QUI PRÉFÈRENT LIRE :
Pour bien appréhender ces grandes transitions de vie, il est important de comprendre la différence entre un changement et une transition ; de réaliser que ces transitions demandent beaucoup d’énergie, de patience et qu’elles passent toutes par les mêmes phases et les mêmes résistances. Je vous propose ici trois pistes.

Piste #1 : Un changement est rapide, une transition est lente.

Un changement et une transition sont deux choses très différentes, tout en étant intimement liées. Le changement c’est ce que l’on voit, la pointe de l’iceberg ; alors que la transition c’est ce qu’il se passe en nous, la masse immergée de cet iceberg.

Un changement est extérieur. Il est situationnel : une promotion, une expatriation, un nouveau travail, avoir un enfant. Il est souvent rapide et concret.

Une transition est intérieure. Elle est psychologique : c’est le processus par lequel passe une personne qui internalise une nouvelle situation. Cela nécessite du temps pour lui permettre d’intégrer ce changement.

Si par exemple un déménagement se fait physiquement en quelques jours, la transition vers cette nouvelle vie nécessitera plusieurs mois.

Savoir qu’un changement implique une transition, qu’ils se font à des rythmes différents, nous aide à mieux comprendre l’importance de s’accorder du temps.

Piste #2 : Notre cerveau résiste aux changements

Notre cerveau résiste aux changements parce qu’il préfère le confort d’une situation connue (même si elle est négative) ; à l’inconfort d’une situation incertaine (même si elle est positive). C’est pour cela qu’il n’aime pas les changements et cherche à nous protéger en s’y opposant. C’est ce que la neuroscience nomme l’homéostasie : cette tendance naturelle à vouloir garder les choses comme elles sont. C’est un mécanisme de protection de tous les êtres vivants face une modification de l’environnement. C’est très utile et cela peut même nous sauver la vie lorsqu’elle s’applique au niveau physiologique. En revanche, cette réaction peut devenir un réel frein aux changements, si ce mécanisme de protection s’applique au niveau psychologique et émotionnel.

Savoir que notre cerveau résiste aux changements nous aide à comprendre pourquoi les changements sont souvent vécus avec difficultés. Cela nous permet de normaliser notre situation et de savoir que même si le changement est positif et souhaité, notre cerveau va pour un temps s’y opposer.

Piste #3 : Les trois phases incontournables d’une transition

William Bridges, auteur du livre « Transitions de vie » explique qu’une transition se décline en trois phases. Connaître ces phases nous aide à mieux comprendre et accepter ce qu’ils se passe en nous… et à une fois encore, normaliser notre situation et notre ressenti.

  • 1ère phase – Une fin : Cela commence par une fin. Il est temps de clore un chapitre, de mettre fin à la situation précédente, de lâcher prise et d’accepter de quitter notre ancienne manière de faire et notre précédente identité ! Même lorsque le changement est choisi et positif, il est difficile de faire le deuil de ce qui existait avant. Comprendre que cela commence par un lâcher-prise est une clé indispensable pour nous permettre d’amorcer cette transition.
  • 2ème phase – Une zone neutre : C’est une phase neutre, un entre-deux, où nous avons mis un terme à ce qu’il y avait avant, tout en n’étant pas encore dans notre nouvelle réalité. C’est une période très inconfortable et souvent difficile à vivre ; parce qu’elle est faite d’incertitudes et de flou. Pourtant c’est un passage obligé. Cela demande du temps et beaucoup de patience. Durant cette phase, nous ne savons plus très bien où nous en sommes et qui nous sommes. Nous avons quitté ce que nous avions et pourtant nous ne sommes pas encore là où nous souhaitons être. Nous avons déjà clos un chapitre, mais pas encore ouvert le suivant. Cette période est le noyau du processus de transition. Bien que cette phase soit inconfortable, c’est souvent une belle opportunité pour nous ouvrir à la nouveauté : c’est ici que l’innovation est possible !
  • 3ème phase – Un nouveau départ : Ça y est, le changement se met en place, nous commençons à avancer. Nous sortons des incertitudes et débutons quelque chose de nouveau. C’est une période remplie d’une nouvelle énergie avec de nouvelles découvertes, compréhensions, apprentissages, valeurs, attitudes, comportements… et une nouvelle identité. Nous savons qui nous sommes et ce que nous voulons. Nous avançons dans la direction choisie. Il est temps de célébrer cette transition qui s’achève !

William Bridges utilise une magnifique métaphore pour illustrer ces trois phases. Il les compare aux saisons. La 1ère phase correspond à l’automne : un cycle se termine. La 2ème phase correspond à l’hiver : tout ralenti, se fige, gèle, rien ne pousse, c’est le temps du repos, de l’attente et de la préparation. Et finalement la 3ème phase correspond au printemps : ça y est, tout repousse, bourgeonne et fleurit ! C’est le renouveau et le temps de l’épanouissement !

Une transition est un processus où nous nous déconnectons de notre ancien monde, pour nous reconnecter à notre nouveau monde. Tout au long du processus, il est utile de se rappeler qu’une transition commence par une fin et se termine par un début ! La phase du milieu, la zone neutre, comporte beaucoup d’incertitudes, mais elle comporte aussi de belles opportunités pour l’innovation !

Conclusion

Ces trois pistes contiennent des informations précieuses pour nous permettre de normaliser notre situation, valoriser la patience et mieux appréhender les grands changements de notre vie.

Pour ces périodes de changements, je suggère à mes clients qu’ils s’accordent une bonne dose d’auto-compassion ! Quel que soit le changement, il implique une transition qui nécessite beaucoup de lâcher-prise et passe par une longue phase de flou. Cela demande énormément d’énergie et de patience. Pour bien les vivre, je leur propose de considérer comme prioritaire d’intégrer dans leur quotidien des moments et des activités qui leur permettent de bien recharger leurs batteries !

Que faites-vous pour prendre soin de vous pendant les grands changements de votre vie ? Vous accordez-vous suffisamment de compassion et de compréhension pour ces moments de transitions ? Que prévoyez-vous pour recharger vos batteries ?

Vos commentaires et questions sont toujours les bienvenus.

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