Expatriation : 3 clés pour bien gérer les incertitudes

En début d’année, beaucoup d’expatriés savent qu’ils vont bientôt partir !

Certains enchaînent sur l’expatriation suivante, d’autres se préparent à un retour dans leur pays d’origine et chanceux sont ceux qui connaissent déjà leur future destination… parce qu’en janvier, nombreux sont ceux qui ne sont sûrs que d’une chose : un départ vers une destination encore inconnue ! ​

Ces phases génèrent beaucoup de questionnements et d’inquiétudes.

​Je vous propose ici trois clés pour bien gérer ces incertitudes.

J’ai récemment redécouvert un texte que j’avais écrit il y a quelques années, quand nous savions que la mission de mon mari se terminerait dans trois mois, mais que nous n’avions encore aucune idée de notre prochaine destination. Je partage ici un extrait : « C’est quoi la suite ? Nous attendons une décision qui ne tombe pas. Les jours passent, les semaines défilent, rien ne se profile. Et surtout, rien ne dépend de nous ! Va-t-on partir vivre en Asie, en Afrique, en Europe, en Amérique ? Quelle langue y parlera-t-on ? Quel type de climat ? Y trouvera-t-on des écoles adaptées au parcours scolaire de nos enfants ? Pourront-ils poursuivre leurs loisirs et passions du moment ? Y aura-t-il des soins de santé acceptables ? Qu’en est-il de la sécurité ? Est-ce que j’obtiendrai un permis de travail ? Est-ce qu’il sera facile d’y reconstruire un nouveau réseau ? Quand et pour combien de temps partirons-nous ? Que de questions et aucune réponse. Que d’inconnues ! Nous sommes à quelques mois du départ et nous ne pouvons rien planifier, pas même les vacances d’été, parce qu’elles seront tributaires du déménagement. Les enfants aimeraient pouvoir se projeter, mais je n’ai aucune réponse à leur donner. J’ai envie, j’ai besoin… de savoir ! »

Je partage ce texte parce qu’il me rappelle combien à l’époque ces moments de transitions étaient difficiles pour moi. Aujourd’hui grâce à mes formations en psychologie positive et résilience, je suis équipée d’outils qui me permettent de mieux les gérer. J’ai envie de vous transmettre ici trois clés qui m’aident énormément dans ces moments d’incertitudes.

Clé #1 : Diminuer notre stress grâce à la bienveillance envers soi-même

​Nous prenons rarement le temps de reconnaître combien ces moments d’incertitudes sont difficiles pour nous. Pourtant, cette simple reconnaissance nous apporte déjà du réconfort et diminue notre stress. Notre société met l’accent sur l’importance d’être gentil avec ceux qui traversent des moments difficiles… mais pas forcément quand il s’agit de nous. Pourtant, je vous assure qu’être bienveillant envers soi-même est un atout incontestable pour, entre autres, mieux gérer les transitions.

Comme l’explique Dr. Kirstin Neff, être bienveillant envers soi-même inclut non seulement d’arrêter de se juger, mais aussi d’activement se réconforter, comme nous le ferions pour un ami. Cela signifie que nous nous autorisons à trouver ces changements difficiles en se demandant aussi comment prendre soin de soi dans ces moments stressants. Cette bienveillance a le pouvoir de calmer nos pensées, nos peurs et nos inquiétudes.

Être bienveillant envers soi-même nous permet de relâcher une hormone appelée l’ocytocine, l’hormone de l’amour. Les recherches ont pu démontrer que l’ocytocine augmente fortement nos sentiments de confiance, de calme, de sécurité, de générosité, de connexion et diminue nos peurs, notre anxiété, ainsi que notre niveau de cortisol associé au stress.

Comment être bienveillant avec soi-même ? Imaginez simplement ce que vous conseilleriez à votre meilleur ami dans cette même situation ! Vous lui diriez probablement que c’est difficile, qu’il est normal que cela le stresse et qu’il est important qu’il pense à lui ! Puis demandez-vous comment vous pouvez prendre soin de vous et vous ressourcer. Est-ce en vous accordant suffisamment de sommeil, en favorisant des activités qui vous font du bien, en faisant du sport, en prenant le temps de lire un bon livre ou de régulièrement partager un café avec vos amis ?

Soyez bienveillant envers vous-même en vous donnant la même attention et la même compassion que vous donneriez à vos amis ; cela vous permet d’aborder et de vivre ces transitions avec plus de calme et de sérénité.

Clé #2 : Calmer nos inquiétudes grâce à trois astuces

Lorsque notre cerveau s’inquiète, il se projette dans le futur et imagine les pires scénarios possibles. Cela part d’une bonne intention, il veut nous protéger d’éventuels dangers. Pourtant, la grande majorité de ces scénarios ne vont jamais se réaliser. Il faut savoir aussi que bien que nos pensées se projettent vers le futur; notre cerveau, lui, ne reste qu’au présent ! Lorsque nous imaginons des scénarios-catastrophe, notre cerveau croit qu’ils ont réellement lieu maintenant et alerte nos émotions et notre corps… ce qui provoque anxiété, stress, palpitations, tensions physiques, sueurs. Il est donc important de calmer nos inquiétudes pour éviter de continuellement expérimenter émotions négatives et tensions physiques. Trois astuces pour vous aider à calmer vos inquiétudes :

  • Nos inquiétudes ont besoin d’un « container », d’un endroit pour s’exprimer, mais qui soit limité dans le temps. Pour cela, il suffit de choisir un moment dans la journée où vous pourrez donner libre cours à vos inquiétudes. Par exemple tous les jours à 13h00 pendant 15 minutes. Le simple fait d’identifier un moment précis et limité dans le temps, permet de repousser nos inquiétudes vers ce moment choisi et de pouvoir profiter du moment présent pour le reste de la journée, sans toujours se projeter et s’inquiéter de l’avenir. Ça vous paraît saugrenu ? Essayez ! Cela fonctionne pour beaucoup d’entre nous !
  • Savoir que quoi qu’il arrive, nous allez réussir à gérer la situation. Comme l’explique Dr. Susan Jeffers, ce qui est à l’origine de nos peurs, c’est… notre peur de ne pas réussir à gérer ce qui va nous arriver ! Et pourtant, si nous sommes là aujourd’hui, c’est que nous avons toujours réussi à gérer ce que la vie nous a réservé. Quoiqu’il arrive, vous allez gérer ! Dès que vos inquiétudes font surface, répétez-vous cette phrase : quoiqu’il vous arrive, vous allez gérer !
  • Écrire pour relâcher la pression. Les recherches de James Pennebaker et ses collègues ont pu démontrer qu’écrire est un excellent moyen de libérer, organiser et calmer nos émotions et nos pensées. Coucher sur papier ce que l’on ressent a un réel effet thérapeutique et nous permet d’augmenter notre bien-être et diminuer notre stress.

Clé #3 : Savoir qui nous sommes et ce que nous voulons

​Que l’on sache ou non ce qui nous attend, le moyen le plus efficace pour vivre sereinement des changements importants est de savoir qui l’on est et ce que l’on veut. C’est d’autant plus vrai pour tous ceux qui rentrent dans leur pays d’origine ; car un retour, une impatriation, est une transition généralement plus difficile que l’expatriation elle-même !

Tout au long de notre vie, notre identité change. Elle se transforme au fil de nos expériences. Une expatriation étant un changement de vie majeur, elle nous transforme en profondeur. Il y a souvent un avant et un après expatriation ! Clarifier et comprendre qui nous sommes devenus aujourd’hui est essentiel. C’est se donner les moyens de savoir comment bien prendre soin de nous, connaître nos besoins, nos envies, nos limites, ce qui nous stresse, ce qui nous fait du bien et nous donne de l’énergie. Bien se connaître nous permet d’avoir toutes les clés en main pour rebondir avec agilité face à nos grandes transitions de vie.

En tant qu’expatrié, nous avons parfois tendance à voir nos expatriations comme des parenthèses, alors qu’elles devraient s’inscrire dans un projet plus large. Quels que soient les changements que nous expérimentons, si nos objectifs de vie et de carrière sont clairs, nous saurons toujours comment mettre à profit ces changements, les transformer en expériences positives et enrichissantes. Savoir ce que l’on veut vraiment, c’est se donner une direction et c’est ce qui nous permet de faire les bons choix, en toute confiance et sans hésitation, pour réussir son expatriation ou son retour dans son pays d’origine.

Lorsque l’on sait qui nous sommes et ce que nous voulons, nous restons aux commandes des changements de notre vie, quels qu’ils soient. Essayez ces trois clés et surtout n’hésitez pas à partager ce qui fonctionne le mieux pour vous.

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